Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn
Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn
« Cyrilia, j’ai dit bonjour !
— J’ai répondu, commère ! Et comment va ta vie ?
— Pas trop mal, grâce à Dieu ! Entre donc, ma fille ! Tu tiens bon ?
— Sans faiblesse, Cyrilia, et je ne te dis qu’une chose : honneur !
— La même chose pour toi, ma sœur, et je te réponds : respect ! »
Ainsi débute, dans cette Martinique de la fin du XIXe siècle, une conversation entre Renélise Belhumeur, lavandière de son état, et sa voisine Cyrilia Magloire. Le sujet de ces bavardages ?
Le séjour à Saint-Pierre d’un singulier personnage, Lafcadio Hearn, journaliste passionné de culture créole, qui a engagé Cyrilia comme gouvernante. Par la suite, devenue l’informatrice privilégiée de celui qui disait vouloir tout connaître de la culture populaire martiniquaise, elle se fera ethnographe avisée de sa propre culture. Cet « échange de paroles » entre les deux commères prend son origine dans les souvenirs que l’écrivain Lafcadio Hearn — plus tard connu pour ses écrits sur le Japon — a laissés de son séjour à Saint-Pierre de la Martinique, en 1888. Véritable document ethnographique, ce livre est aussi un moment de pur bonheur oratoire, l’écriture d’Ina Césaire restituant merveilleusement l’inventivité, l’humour et la vigueur poétique de la langue créole.
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Jean-Luc –