L’oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête
L’oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête
Chaque soir, l’ethnologue se retire dans sa hutte. À la lueur d’une lampe à pétrole, il écrit sur un petit carnet. N’Fassory Bangoura l’observe. Il s’interroge. Pourquoi ne pas écrire moi aussi sur mon quotidien, la vie de mon hameau, sur « mon Blanc » ?… N’Fassory Bangoura regagne sa hutte. Le cahier et son stylo à bille sont là, sur le lit, sous la moustiquaire. Il l’ouvre soigneusement. C’est la première page. Il s’installe. Il écrit… N’Fassory Bangoura est un paysan. Il est l’informateur de l’ethnologue Philippe Geslin venu étudier la vie des sauniers soussous, vivant dans les mangroves, au sud de Conakry. Son récit est un document exceptionnel retraçant deux ans de la vie d’un hameau de Guinée, vue par l’un de ses habitants. N’Fassory nous livre une subtile succession de phrases courtes, véritables poèmes composés de strophes rythmées et chantées. Il décrit son quotidien, celui de sa famille, de son village et surtout de « ses Blancs ». Certains jours offrent de petits contes philosophiques, d’autres nous font approcher un monde de famine et d’angoisse. Les bonheurs journaliers ne sont pas en reste : événements ténus, mots prononcés, gestes dispensés, reconnaissance des sages, amitié gagnée, douceur d’une sauce composée d’huile de palme et de feuilles de manioc. C’est pour le lecteur un voyage singulier qui permet de voir « une Afrique particulière » éloignée des discours convenus.
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