Les Yeux de ma chèvre
Les Yeux de ma chèvre
« Din, le maître que je me suis particulièrement choisi et qui m’a ouvert les yeux, est un guérisseur d’un quartier populaire de Douala. Il ne savait ni lire ni écrire et ne parlait pas français. Tout mon livre témoigne, au nom d’une ascèse commune, de la puissance d’introspection et de connaissance de ces nganga africains qu’on appelle improprement des sorciers, alors que, étant des guérisseurs, ils en sont les ennemis jurés. »
Ainsi s’exprime Éric de Rosny, jésuite français, qui a vécu cinq ans dans ce quartier de Douala. Les « Maîtres de la nuit » l’ont adopté. Au terme de son initiation, une chèvre lui est présentée. Elle doit mourir de sa propre mort, se substituant à lui pour prendre sur elle les malheurs et les sorts. Elle donne au prêtre ses deux yeux afin qu’il « voie » l’invisible. Ce document rare raconte avec précision l’itinéraire de l’auteur qui se trouve, au Cameroun, confronté à des problèmes très actuels que les nganga s’efforcent de résoudre : tension et haines familiales, chômage, maladies, folie et mort. Son expérience personnelle a été poussée à la limite du permis et du possible.
Gérard –