Les Îles enchantées
Les Îles enchantées
Et le voyageur étranger qui explore l’archipel ne manquera pas de tomber, dans d’autres îles aussi, sur des habitations isolées du même genre, abandonnées depuis longtemps aux tortues et aux lézards. Il est probablement peu d’endroits sur terre qui abritent de nos jours autant d’êtres solitaires. La raison en est que ces îles sont situées dans une mer lointaine et que les vaisseaux qui de temps à autre y font escale sont le plus souvent des baleiniers ou bien des navires qui sillonnent interminablement mers et océans et sur lesquels les hommes incontrôlés se croient dispensés dans une large mesure de respecter les lois humaines dont ils ont perdu jusqu’au souvenir. D’origine volcanique, situé sur l’Équateur dans l’océan Pacifique, l’archipel des Galápagos lance un appel impérieux aux aventuriers qu’ils soient pirates, boucaniers, baleiniers ou hommes de lettres et de sciences. Herman Melville, en 1853, s’inspire de récits de voyage pour agrémenter la description de ces « vingt-cinq tas de cendre ». Dans les terres hostiles qui véhiculent de nombreuses superstitions et légendes, il voit un espace envoûtant. Les dix esquisses qui composent le récit nous emmènent sur le pont, entre chasses aux tortues et destins échoués, au gré des courants. Cet ouvrage établit un parallèle inédit entre une nouvelle traduction des îles enchantées et le chapitre XVII du Voyage d’un naturaliste autour du monde de Charles Darwin qui voit naître sa théorie sur l’évolution en 1842. Le couplage des deux œuvres s’impose : Melville pastiche Darwin ; l’observation du naturaliste est prolongée dans les nouvelles par un tableau saisissant de la dégénérescence de l’espèce humaine.
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Jean-Luc –