Le Sherpa et l’homme blanc
Le Sherpa et l’homme blanc
Le titre de ce livre s’est imposé à moi dès le moment où j’ai jeté un regard sur la photographie de l’alpiniste néo-zélandais Hillary, assis à côté de son sherpa. C’était en janvier 2008, quelques jours après la disparition de celui que l’on a appelé le « conquérant de l’Everest ». Leur solidarité est impressionnante, mais le contraste de leur attitude peut-être plus encore. L’homme blanc est de plus haute taille. Il apparaît hardi et fort. Le sherpa est plus petit mais très robuste. Sa force est évidente, mais c’est avant tout une force interne, une ténacité, une persévérance. Dans les danses classiques d’Asie, ou les arts martiaux, le centre de gravité du corps doit être maintenu bas, à l’inverse du ballet occidental où la poitrine est projetée en avant et le corps élancé vers le haut. Un très vieux sentiment asiatique associe les longues jambes, la haute taille à des signes d’instabilité, une faiblesse cachée. Sur le cliché, il est possible de sentir qu’Hillary est seulement là d’une façon brute, prisonnier du monde ordinaire. Le sherpa est là et ailleurs, perdu dans la diagonale.
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Gérard –