Le Rêve des naturels
Le Rêve des naturels
Après la belle enquête sur la mort de son père au Liban, sur le fil entre fiction et reportage (Lauriers amers, Zoé 2009), Marie Gaulis nous livre un nouveau texte au statut troublant. Rêverie, méditation, réflexion ou fiction, il s’agit en tout cas de l’expression d’une tristesse anthropologique, du constat d’un paradis perdu, du rêve d’un état encore sauvage. Rousseau n’est pas loin, mais la narratrice est bien une femme du XXIe siècle, lucide, curieuse et joueuse, vivant dans le monde hybride d’aujourd’hui. À travers marches, rencontres et lectures, elle évoque les Aborigènes d’Australie, ces Naturels dont le mode de vie millénaire a basculé au moment dramatique du contact avec les Européens. Attentive à tout, au paysage qui l’entoure, à la brutalité de la nature comme à l’agitation de la ville, aux pulsations de son corps comme aux échappées de son imagination, la narratrice développe un état de réceptivité qui se creuse et s’affine, permettant à la fois d’exprimer ses propres rêves d’une sauvagerie perdue et d’accepter l’imperfection du monde dans lequel elle vit.
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