Le Fidèle Rouslan
Le Fidèle Rouslan
En Sibérie, au début des années 1960. Chien de garde d’une redoutable efficacité, Rouslan voit son monde s’écrouler un matin : le camp de prisonniers vient de fermer, son maître lui donne congé. Que faire quand on n’a connu que le travail ? Quand toute sa vie, on a répondu aux ordres ? Quand on ne sait rien faire d’autre que garder des prisonniers ? Si les autres chiens vont quémander de la nourriture et un abri chez les villageois, Rouslan, lui, ne se compromet pas. Hier encore, il sautait à la gorge du prisonnier fuyard, son flair lui faisait retrouver celui qui avait volé un quignon de pain, son endurance le faisait courir des heures derrière les colonnes de détenus. Certes, Rouslan a parfois été choqué, comme ce jour où un des chiens, le plus sauvage, le meilleur, capable de tuer un prisonnier d’un seul coup, a été emmené par les maîtres dans la forêt et n’en est jamais revenu ; ou cette autre journée où les détenus ont refusé de sortir par -40 degrés et où les gardiens les ont arrosés d’eau. Mais Rouslan le sait, c’est dans la force et dans l’ordre qu’on trouve la liberté.
Gérard –