Le cœur n’est pas un genou que l’on plie
Le cœur n’est pas un genou que l’on plie
Le parcours d’une toute jeune fille contrainte de se prendre en main et qui résiste, sous un dictateur des indépendances, aux coutumes ancestrales et aux malversations humaines… C’est, dans la Guinée de Sékou Touré débordant d’armes, de slogans, de bidets et de chasse-neige envoyés par l’URSS, l’histoire, au style transparent plein d’ironie, de muette tendresse et d’humour, d’une Candide rusée dont voici quelques titres de chapitres balisant et sauvant la vie d’une éducation socialo-ubuesque… « La tête sans savoir portera les fardeaux… La chance est au bout des pieds… Nul ne connaît l’histoire de la prochaine aurore… La pointe de l’épine se forme quand l’arbre est jeune… Il n’est pas meilleure cohabitation que les dents et la langue… N’ayant rien payé pour son physique, on a aucun mérite s’il est beau… Voir la panthère et prétendre l’ignorer, c’est s’attendre à ses griffes… L’héritier d’un noyé ne doit pas jouer sur les rives… Quand toutes les barbes prennent feu, chacun s’occupe de la sienne… » Des chapitres parmi tant d’autres qui s’ouvrent pour une savoureuse et souvent cruelle histoire, celle de la jeune narratrice à la volonté farouche — apprendre dans les livres pour se libérer dans la vie sans devenir une « prime de craie » pour les prétendus profs qui se paient en jeunes beautés, ni une prime de sang embrigadée par le Régime — dans un monde où l’être humain vaut moins que l’âne qui le porte…
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Gérard –