Le Chemin des anguilles
Le Chemin des anguilles
L’exil hante la vie et l’œuvre de Luan Starova. « Le Chemin des anguilles évoque une tragédie séculaire ; celle des peuples aux destins constamment déchirés, des familles déracinées aux espérances toujours contrariées », écrit Maurice Druon. Et c’est ainsi : Luan Starova fait partie de ces vieux sages des Balkans qui écoutent et transmettent cette douleur en la transformant en chant. Le roman tourne autour de la figure du Père, le « gardien » de la bibliothèque familiale, incarnant tout à la fois, mémoire, expérience et histoire. Revenu de Constantinople, il se retrouve au bord du Lac situé non loin de l’embouchure et de la source du fleuve. À l’image de ce Lac, devenu personnage à part entière du livre, le Père se trouve à la tête d’une famille, toujours venue de quelque part et retournant quelque part. Ses livres sont écrits dans tous les alphabets, ses cartes géographiques sont de toutes les couleurs, et sur le globe rapporté de Constantinople, on peut suivre les mouvements des anguilles. Quel est ce chemin qui n’est ni une initiation, ni un pèlerinage, ni même une émigration, mais la pénible conquête d’une vie ? Le Chemin des anguilles devient « non seulement une merveilleuse œuvre littéraire mais aussi un livre d’une poétique historique et d’une dimension mythique » (Edgar Morin).
Aline –