L’Armée indigène
L’Armée indigène
Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… Autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, en 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture. Pourtant, cette bataille aurait dû faire date : son issue, désastreuse pour la puissance coloniale française, allait fissurer de manière irrémédiable les assises de l’esclavage. Dans cet ouvrage, Jean-Pierre Le Glaunec décrit la violence inouïe de cette guerre entre maîtres et anciens esclaves, entre les forces des généraux Leclerc et Rochambeau et l’armée, dite « indigène », de Jean-Jacques Dessalines. Il interroge le sens de son occultation par l’historiographie française, mais aussi le rapport trouble que l’élite du pouvoir haïtien entretient avec sa mémoire, symbole d’émancipation parfois encombrant pour qui désire maintenir les populations asservies.
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