La Turquie

En découvrant la Turquie à partir d’Istanbul, le voyageur a le sentiment d’une terre-carrefour. Ouverte sur quatre mers, arrimée sur deux continents asiatique et européen, cette terre de passage pour les hommes et d’accueil pour les cultures a connu les croyances hittites, grecques, byzantines, etc. Elle occupe l’espace comme un pont reliant l’Orient à l’Occident. Au cours de 8000 ans d’histoire intense, les frontières de ce pays n’ont cessé de respirer, de s’enfler, puis de se resserrer aujourd’hui sur l’Asie Mineure pour l’essentiel. Son peuple a forgé son identité nationale dans un double mouvement d’aspirations et de frictions avec ses voisins. La Turquie moderne est l’invention d’un seul homme, Atatürk. Partagée par un peuple humilié, elle s’est créée sur les décombres de l’Empire ottoman, malgré l’hostilité des Alliés ; 70 ans après, elle n’en finit pas de chercher son identité. Elle est la terre inachevée de puissants contrastes : un nationalisme en butte à d’autres revendications nationales, une démocratie hésitant entre un néokémalisme autoritaire et un libéralisme musclé, une laïcité unique en terre musulmane que conteste une partie du peuple tentée par un islamisme radical, une puissance régionale fascinée par l’Europe mais qui entend cultiver ses affinités turcophones en Asie centrale. La Turquie, c’est aussi une culture qui se découvre à travers un contenu local mais reste ouverte sur le monde, une nature superbe d’où jaillissent des vestiges d’une ardente beauté, et un humour où Nasreddin Hodja incarne encore la sagesse roublarde du peuple. Voilà autant d’itinéraires que propose cet ouvrage pour découvrir ce pays.