La Terre est l’oreille de l’ours
La Terre est l’oreille de l’ours
Voici les carnets d’un homme qui, la soixantaine approchant, décide de se mettre à l’école de la forêt. Avec l’humilité d’un disciple et le regard d’un poète, il consigne les éléments d’une infinie leçon de choses. Les oiseaux, d’abord, dont il fait de rapides croquis (pour pouvoir les retrouver, au soir, dans ses manuels de naturaliste), puis les insectes, les arbres, les animaux familiers ou sauvages, et jusqu’aux astres, enfin, dont la course l’émerveille. Frappé par la perte de sa compagne, il trouvera un appui dans le « grand Tout » du monde, où la vie et la mort sont un seul et même flux, du plus infime au plus démesuré, de la division cellulaire aux orbes des planètes. En approfondissant son propre rapport au monde, il saisit mieux celui d’autrui, et ses plus anciennes lectures prennent alors une dimension nouvelle : les poètes chinois, les ethnologues, les voyageurs, dont les citations choisies émaillent les carnets. À mesure qu’il étudie la forêt alentour, sur les collines et en suivant le lit de la rivière, Jil Silberstein retrouve le souvenir de ses séjours au Canada, parmi les Indiens, et il prend la mesure de la folie techniciste de notre civilisation. Pourtant, c’est encore et toujours l’émerveillement qui prédomine lorsque l’auteur, à l’aube ou au crépuscule, pénètre dans la forêt et invite chacun de nous à en retrouver le chemin.
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