La Tentation de l’Orient
La Tentation de l’Orient
Parue pour la première fois en 1970, cette correspondance entre Maurice Chappaz, poète d’âge mûr, et Jean-Marc Lovay, écrivain en gestation, saisit en direct les plus fortes étapes de leurs voyages intérieurs. Pour Lovay, le moment Rimbaud. Pour Chappaz, le temps d’un renouveau poétique. En 1965, Chappaz publie le Portrait des Valaisans. Il pointe le rêve tibétain qui loge au cœur du Valais. Le désir du lointain s’est également emparé de lui : ce sera la Laponie, en juillet 1969. Il encourage Lovay à suivre son instinct, comme lui-même autrefois. Et Lovay écrit. Les lettres adressées à l’aîné sont de révolte et de rejet : refus de la froide rationalité bureaucratique, du capital anthropophage, du règne de l’utile. Sous le regard tutélaire et jubilant de Chappaz, le voyageur Lovay, ignorant toute destination, plonge sans cesse de l’inconnu dans l’inconnu. Son chemin initiatique se déroule dans l’incertain et le provisoire. Il se dépouille de la carcasse culturelle (« on s’est vautré dans nos vieux concepts, on a perdu la Croix du Sud »), rejette « l’exotisme d’artifice » de l’Afghanistan. Seul demeure le conseil de Chappaz, « garder du primitif en circulation libre ». Dévoyée par la route, portée par l’attention d’un poète de cinquante ans angoissé devant « la vie qui nous échappe chaque instant », l’écriture de Lovay est entrée en scène.
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