Journal 1902-1924
Journal 1902-1924
C’est une femme hors du commun que nous découvrons à la lecture du Journal d’Aline R. de Lens, née en 1881 dans la bourgeoisie parisienne : tout à la fois féministe, mystique, amoureuse, aventurière, peintre, écrivain, elle doit se créer une destinée à sa mesure. Être artiste, voilà son désir le plus cher. Elle est admise dans l’atelier des femmes de l’École des Beaux-Arts en 1904, exposera dans des Salons. L’amour ? « J’appelle amour un sentiment très pur, très grand », écrit-elle. Elle refuse le mariage, veut être indépendante. Pourtant « Quelqu’un est entré dans ma vie ». Elle épouse André R. qu’elle aime « de toute son âme ». Tous deux font serment de chasteté, et leur amour sera immense. Elle voyage — l’Espagne, Grenade surtout, la ville tant aimée, puis la Tunisie où elle se fixe avec André et, dès fin 1913, le Maroc alors protectorat français —, écrit, peint… Elle parle arabe, et, fait exceptionnel, est admise dans les harems. Ce journal est un document formidable sur la vie au début du XXe siècle, aussi bien en France qu’en Tunisie et au Maroc et sur la guerre de 1914, qu’elle vit de loin avec toute sa sensibilité. Aline R. de Lens écrit dans son Journal les tourments de son âme et de son cœur, ses attentes, ses extases. Elle a mené sa vie avec une haute exigence morale qui fait penser aux grandes figures du mysticisme. Elle s’est éteinte au Maroc en 1925. Elle allait avoir 44 ans.
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