Je ne sais rien de la Corée
Je ne sais rien de la Corée
De la Corée, comme tout un chacun, je ne connaissais que des lieux communs : Gangnam Style, la menace du Nord et le « miracle technologique » du Sud. Mon ignorance traduisait une histoire — celle d’une contrée minuscule cernée par trois empires, souvent confinée, à dessein, pour sauvegarder son identité. Alors, depuis Paris, j’ai commencé à enquêter : la Corée était dépeinte comme un pays fermé, les Coréens passaient tantôt pour les « Suisses de l’Asie » (protestants et ennuyeux), tantôt pour les « Italiens de l’Orient » (fêtards et délurés). La seule manière de trancher était de partir. Lors d’un dîner, à mon retour, quelqu’un a lancé : « Ce pays, c’est un pur mélange de Japon et de Chine. Il existe une identité coréenne. Mais je serais bien incapable de la définir ». De mon côté, fort de multiples rencontres, des hommes d’affaires aux fonctionnaires, des étudiants français à Séoul aux étudiants coréens à Paris, des vedettes de K-pop aux poètes ancestraux, en passant par Fleur Pellerin et quelques expatriés de longue date, je me sentais prêt à la définir, cette identité. Et même à l’écrire.
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Gérard –