Diableries moscovites
Diableries moscovites
Toute ville internationale qui se respecte se doit de posséder une certaine « parure fantasmagorique », un certain nombre de « démons personnels »… C’est pour rendre hommage au Moscou infernal et secret, rarement célébré dans la littérature russe, qu’Alexandre Tchaïanov, un économiste réputé, mais aussi un bibliophile et un érudit, publie durant les années vingt, dans une Union soviétique obstinément tournée vers un avenir radieux et moderne, ces diableries un peu loufoques qui ont presque toutes pour cadre un Moscou mystérieux à l’atmosphère inquiétante. Passion morbide d’un dandy moscovite pour des sœurs siamoises, célébration de cultes démoniaques, parties de cartes dont les enjeux sont des âmes humaines, reflets maléfiques sortant des miroirs, femmes métamorphosées en sirènes, pactes avec le diable et mortes revivant dans la fumée d’une pipe… Ces histoires rocambolesques plongent le lecteur dans un univers fantastique à la Hoffmann pimenté d’une touche d’humour et de grotesque, un monde étrangement proche de celui de Boulgakov, qui fut, dit-on, très influencé par l’atmosphère des récits de Tchaïanov. Ces textes, traduits pour la première fois en français, sont accompagnés des gravures qui illustraient les éditions originales, ainsi que des bois d’Alexis Kravtchenko prévus pour le recueil interdit à l’époque par la censure.
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