Contes anciens à notre manière
Contes anciens à notre manière
Avant le K’iu Yuan de Kouo Mo-jo, voici les Contes anciens à notre manière, l’un des chefs-d’œuvre de celui qui dispute à Kouo Mo-jo la première place dans l’admiration des écrivains et des étudiants chinois : le romancier d’Ah Q, le pamphlétaire et le critique Lou Siun (1881-1936), ce Gorki de la Chine. Il s’appelait, d’abord, Tcheou Chou-jen. Il commença par l’École navale et celle des Mines ; puis ce fut la médecine, durant un exil au Japon. Après quoi, Tcheou Chou-jen devint professeur et finit sa carrière à l’Université de Pékin, en 1926. On l’a traduit en vingt langues au moins. Les huit contes que nous présentons, dans la traduction heureuse et précise de M. Li Tche-houa, qui enseigne, lui, à notre École des langues orientales, furent écrits dans un îlot « face à l’immensité de l’Océan », nous dit l’auteur, qui ajoute : « Je feuilletais des grimoires anciens. Pas un souffle de vent autour de moi. Mon cœur était vide comme une caverne. »
De ce cœur vide, Lou Siun sortit pourtant une œuvre pleine de générosité bougonne, de vie et de poésie. Avec plusieurs fables du temps passé et quelques-uns des plus illustres personnages de la pensée chinoise (Tchouang-Tseu, Lao-tseu, Mo-Tseu), Lou Siun inventa des contes qui, outre le plaisir que donnent les belles histoires, riches de sens symboliques, nous offrent une parfaite introduction à la Chine tout entière, la plus ancienne et celle d’aujourd’hui, merveilleusement fondues dans l’imagination et confondues dans l’amour d’un puissant prosateur.
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Gérard –